Petits propos sur… le bonheur

« Tu as mérité d’être heureux »…  Si tant est que l’expression peut réconforter ou flatter, elle n’en reste pas moins très fallacieuse…  Le bonheur est-il une chose qui « se mérite » et donc celui qui n’est pas heureux, est-il moins méritant…  Pourquoi certains mériteraient-ils d’être heureux plus que d’autres ?  Celui qui n’est pas heureux serait-il fautif ?  Celui qui crève dans un quelconque coin du monde serait-il forcément responsable de son propre malheur ?  Ceux qui nagent dans le bonheur de la célébrité ou de la richesse matérielle sont-il d’office les plus méritants d’entre tous ?  Le bonheur n’est pas la récompense pour quelqu’un de particulièrement méritant.

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Il est tout aussi fallacieux de considérer le bonheur comme le but de l’existence.  Il en est du bonheur comme de l’amour…  Si on le cherche pour lui-même, il se dérobe ou conduit à des ersatz qui rendent perpétuellement insatisfait.  Le but du tout homme est d’être un Homme, un Humain, riche de ce qu’il sait, de ce qu’il fait, de ce qu’il donne…  Et au cours ou au bout de ses efforts pour être cet Humain, il arrive que le bonheur soit là, comme un merveilleux cadeau, une cerise sur le gâteau de la vie.  Puis, il peut arriver aussi qu’il n’y soit pas.  Ce n’est nullement une excuse pour arrêter d’être un Homme.  Le bonheur tout comme l’amour, ne connaît pas de loi.  Le bonheur est n’a pas à être un but, mais est une conséquence possible et imprévisible, de nos efforts pour être des Hommes.

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à Madagascar… ou ailleurs


Lorsqu’on est en balade, le regard que l’on porte aux choses que l’on découvre est, de manière naturelle, focalisé sur les choses qui sont belles et positives.  C’est peut-être aussi pour ça que je voyage : garder une vision amicale sur le monde qui nous entoure, alors qu’au quotidien, les visions négatives finissent par prendre le pas sur tout autre chose.

Pourtant voilà, je me sens un peu coupable de mettre en ligne ces photos « belles », « riantes », alors que l’on déplore une bonne centaine de morts sur l’île de Madagascar, suite au conflit qui oppose le maire de Tana et le président de la république.  On annonce une quarantaine de morts dans un incendie suite aux pillages au marché d’Analakely à Antananarivo, là où je me promenais tranquille il y a à peine quelques mois… peut-être avais-je croisé l’une ou l’autre de ces personnes ?  Que pensent, que vivent, que deviennent ceux que j’ai rencontré ?
Manifestations, violences, pillages, sont autant d’extériorisation de malaise engendré par les conditions de vie difficile qui frappent Madagascar, puis aussi tellement de pays autour du monde, par le sentiment que l’on est manipulé par le pouvoir, que rien ne bouge ou que ça devient pire. 

Est-ce que c’est la vision positive qui domine et que les difficultés et autres drames ne sont que des accidents qui permettent à la vie de se remettre en cause et de se régénérer ?  Ou est-ce que ce que le gris finalement règne en maître et que les sourires ne font que masquer hypocritement une spirale négative dans laquelle le monde s’enfonce ?  Jamais je n’ai trouvé réponse à cette question universelle.

Pour des infos sur la situation politique à Madagascar : http://jlh.skynetblogs.be/post/6763895/chien-errants-de-antananarivo

Comment je suis devenu vert clair

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Aujourd’hui, le petit carré à côté du nom de mon blog a viré du blanc au vert clair…  Si l’on fait un blog, c’est pour partager.  Sans faire de fixation sur quelques chiffres, il faut avouer que c’est très sympa de se dire qu’en moins d’un an, plus de 10.000 clics sont venus chatouiller les billets déposés…  Ce serait bien de continuer à vous emener en voyage.  

Je n’aime pas Noël

Je n’aime pas Noël.

Les musiques qui dégoulinent des magasins, des échoppes, des rues et même des radios avec force clochettes et pa rapa pam pam, les inévitables loupiotes qui s’accrochent à tout ce qu’elles trouvent sur leur passage, portes et fenêtres, arbustes, pots de fleurs, brouettes et autres vélos décoratifs en clignotant en coeur et en couleurs, les vitrines, les maisons, les marchands ou les passants affublés de couvre-chefs pointus blancs et rouges, tout conspire contre vous pour vous amollir, vous bêtifier le coeur puis vous tirer à toutes forces vers votre enfance. nautilus28

C’est alors que, soumis au mouvement, prisonnier de ce fatras, vous vous prenez à repenser à tous ces regards enchantés qui étaient les vôtres et qui vous rendaient aveugle, enfant, à toutes les mochetés du monde réel – à repenser à tous ces espoirs auxquels il a fallu renoncer, à tous ces rêves qui vous habitaient et dont il a fallu faire le deuil au cours de votre vie d’adulte. Les Fêtes sont là pour vous montrer tout ce que vous avez perdu.

Alors pour ne pas trop y penser ou alors parce qu’on se laisse gruger, on parle de "féérie de Noël" et l’on cherche dans l’illusion des scintillements factices, chansons de Noël rose bonbon et discours dégoulinants d’angélisme, à oublier l’adulte que nous sommes devenus, pour jouer à l’enfant que nous ne serons jamais plus.

Citation

« Dire à quelqu’un que c’est terminé, c’est laid et faux.  Ce n’est jamais terminé.  Même quand on ne pense plus à quelqu’un, comment douter de sa présence en soi.  Un être qui a compté, compte toujours »

Amélie Nothomb – « Ni d’Eve ni d’Adam ».

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L’on peut être seul, l’on est immanquablement fait de nos rencontres.  Que ce soit passionnément ou à notre corps défendant, tous ceux dont on a croisé la vie, que ce soit quelques heures ou plusieurs années, participent à la construction, à la déconstruction, à la reconstruction du chemin que l’on choisit ou non d’emprunter.  Nos rencontres font partie de nous. 

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Brumes d’automne

Il n’est pas toujours nécessaire d’aller loin pour capter un moment de grâce, un petit bonheur fugace et imprévisible… Le soleil se lève au-dessus du lac et fait soudain s’échapper les gouttes en surface, qui profitent de cette chaleur inespérée pour à quitter leur élément liquide. L’on passe devant par hasard, et c’est tout un monde de rêve qui vous rattrape sans prévenir, pour s’évanouir dès que le soleil se dégage finalement des nuages.

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Ombres

Quasi 1700 regards à ces pages.  1700 ombres pour suivre mes petits pas… Appartiennent-elles à des amis que je croise tous les jours ?  Aux amis des amis ?  A des rencontres d’un jour ?  Sont-elles des ombres de passage, visiteur par erreur, par hasard, par curiosité ?  La seule trace qu’il reste est un petit chiffre de plus au compteur.  Mais celui-ci grimpe sans se fatiguer… 

Cher ami ombre, je me plais à penser que tu as voyagé un peu avec moi, que peut-être ça t’a donné l’envie de partir à ton tour; peut-être es-tu déjà loin ?  Laisser des traces, même ténues, c’est peut-être aussi rester connectés entre toi, moi, les personnes croisées en voyage, nous tous, des millions, des milliards d’ombres.

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Fenêtres (1)

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Pourquoi voyage-t-on ?  Qu’est ce qui me pousse à sans cesse reprendre mon sac à dos ?  Cent fois, je me suis reposée cette question.  Peut-être est-ce une incorrigible fascination pour les fenêtres, ouvertes sur un possible, sur un inconnu dense, prêtes aussi à être refermées, sur qui, sur quoi…