Fin et pas fin

Ca y est, me voici de retour a Santa Cruz.  Une journee sans vraiment de but, si ce n’est terminer mon dernier livre et me liquefier sous le soleil torride de cette autre Bolivie.  En tout cas, le contraste est clairement saisissant.  La veille une petite pluie glaciale accompagnee de fort vent s’etait levee sur La Paz.  Nous etions a la limite de la neige.  17h plus tard, le soleil ecrasant d’une zone tropicale.

Je termine ici le recit en direct de cette nouvelle balade.  Et, ainsi qu’a l’habitude, les photos arriveront, au gre de mes disponibilites.  Merci a tous ceux qui m’on suivi, soit silencieusement, soit en laissant leurs commentairesm toujours fort aprecies.  Rendez-vous donc les jours, semaines (ou mois !) suivants pour decouvrir par l’image, ma vision de ce beau pays.

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La Paz

Depart de Uyuni 20h (dans un froid glacial) – arrivee a la capitale 6h30 : le plan ideal.
Tout qui est alle a La Paz le dit : l’arrivee est des plus spectaculaires… et je confirme !   Le point le plus extraordinaire de cette ville est sa situation geographique.  Blottie dans une grande cuvette au milieu des montagnes et des pics enneiges, les habitations ont pris d’assaut tout ce qui etait construisible – ce qui fait du haut, une etendue immense d’edifices bruns rouge – un peu comme un immense jeu de construction – qui devale des flancs jusqu’en bas.  D’ailleurs, La Paz est, parait-il la seule ville au monde ou les plus riches habitent en-dessous et les plus pauvres, au dessus – ce qui a une cruelle logique : en haut, c’est la ou il fait significativement plus froid.

Je suis bien contente du logement trouve : c’est en dortoir, mais il n’y a pas trop de monde, puis surtout, c’est tout beau tout propre.  La maison, a la fois tout pres du centre et de la gare des bus, arbore des murs orange clair et des fenetres bleues.  Avec le petit jardin et les fleurs, ca lui donne un cote sud mediterranneen !
A part, ca… bien…  c’est une grande ville qui aspire a la modernite (magasins, habillement), meme si l’on rencontre beaucoup de « chollitas »  – comprendre : indiennes de villes, qui s’habillent de maniere traditionnelle.  Celles de La Paz portent un chapeau melon tout rond dont on se demande bien comment il tient sur leur tete, vu qu’il y est simplement pose.  Je suis arrivee un dimanche.  Il y a une « feria » sur le passage le plus « in » de la ville, baptise « Le Prado ».  La rue est fermee aux vehicules et s’y sont installes des stands de toutes sortes : artisanat, produits naturels, boire et manger, stands de sensibilisation type « Croix Rouge ».  Je repere meme un stand de figurines de jeux videos et un autre d’une certaine association bolivienne d’origami (art japonais du pliage de papier).  Mais le plus particulier, c’est des jeux pour jeunes ou enfants organises a meme le trottoir : les cordes a sauter font le bonheur des jeunes – les petits s’occupent a des jeux de constructions etales sur de grandes baches – il y a aussi des courses en sac, des lances d’anneaux,…   + des plus traditionnelles chateaux gonflables.
Ce qui me parait particulier aussi, c’est que la fete se monte a peine alors qu’il est deja 10h de matin et surtout qu’a partir de 14h, les stands remballent deja.  Je comptais faire un tour et y revenir.  Trop tard !

Impression generale de la ville : une circulation folle (mais surtout des bus, minibus et taxis), produisant a chaque poussee de gaz, d’affreux nuages de pollution mal odorante.  Des quartiers forts distints :
le Prado et les quartiers qui le suivent, c’est clairement l’endroit des riches. 
Les ruelles derriere le couvent San Francisco, c’est le ghetto du tourisme (un deluge de boutiques d’artisanat, d’agendes de voyages + quelques hotels) C’est dans ce coin que se loge le « marche aux sorcieres » : des petits commerces qui vendent des talismans, remedes et offrandes en tout genre (dont les fameux foetus de lama – senses etre offerts a la Pachamama lorsque l’on construit sa maison, notamment) + quelques personnes qui lisent l’avenir dans les feuilles de coca.
Moi, j’aime bien le quartier autour de la cathedrale et la place tapissee de pigeons qui la borde.  C’est un quartier un peu plus calme ou les gens prennent le temps de flaner.
Il y a aussi le marche – avec toute son animation
Puis bien sur « El Alto » – terme qui designe les quartiers tout en haut – tres pauvres et, il faut dire, epuisant d’acces, tant ca monte.

Lundi, je fais la route pour Tiwanaku : bien que les ruines ne soient pas tres spectaculaires, c’est un site archeologique de toute premiere importance dans l’histoire precolombienne – l’endroit etait la capitale d’une culture pre-incaique qui s’est etendue sur un tres large territoire en Bolivie et au Perou, en influencant culturellement et techniquement les civilications qui l’ont suivi – dont les Incas eux-memes.  Dans le village, il y a aussi une fete.  Je fais un petit tour apres avoir visite le site et me fait aussitot inviter dans la cour d’une maison, ou jouent successivement deux bandas, autour d’une famille et de ses invites, qui dansent un peu pour l’occasion et boivent beaucoup.  L’on n’arrete d’ailleurs pas de m’offir de la biere.. il me faut trouver un pretexte pour m’eloigner avant d’etre saoule !
Le bus pour aller a Tiwanaky se prend pres du cimetiere.  Voila encore un endroit tout particulier.  Selon le guide, une fois decedees les personnes sont enterrees dans un cercueil comme chez nous, mais elles sont deterrees plusieurs annes apres, pour etre incinerees puis loger dans des petites cases que la famille decore abondemment de fleurs, photos, objets miniatures.  En me promenant dans les allees, je ne peux m’empecher de penser que les gens ont vecu dans des petites boites sur le flanc de la montagne… et finissent de la meme facon, empiles les uns sur les autres…

Mardi : je fais le tour des musees.  Il y en a pas mal d’interessants, avec surtout des collections coloniales (peintures, mobilier,…)  Mais, a vrai dire, pas mal agences du tout.  Le soir, j’ai rendez-vous avec une « couchsurfeuse » de La Paz et l’on se rend dans un resto du quartier plus riche, pour un excellent repas et un air de salsa.

Mercredi : je me perds sur le marche.  Mais avant, il faut au moins attendre 10h.  Decidement, les boliviens ne sont pas du tout matinaux.  J’en profite pour visiter le musee du couvent San Francisco.  Le marche, lui, est tres pittoresque mais malheureusement, les gens sont tres refractaires a se laisser prendre en photo.  Je finis par ranger l’appareil et simplement regarder.  Il me faut cependant rentrer a l’hotel a midi pour le check out.  Aujourd’hui, c’est le retour sur Santa Cruz (17h de bus-lit) pour mon utlime journee bolivienne.

Lacs de couleurs et mer de sel

Comment decrire 4 jours dans le sud bolivien ?  Pas simple tellement ce que l’on peut voir et vivre est dense.

1er jour : les deux jeeps s’elancent vers la montagne.  D’abord en traversant les canyons oranges et decoupes des alentours de Tupiza, puis en grimpant au milieu du paysage, sur des chemins etroits et caillouteux.  Soudain, quelques maisons, un minuscule village dont on se demande bien de quoi il vit, isole comme il est, au milieu de nulle part et balaye par les vents.  La principale source de revenus : les lamas.  Plus on s’eloigne, plus on monte.  La vegetation se fait plus rase, quelques pics enneiges apparaissent au loin et quelques restes de glace sous les pneus.  On entre dans la reserve naturelle du sud Lipez a la tombee de la nuit.  Premiere nuit dans un refuge, munis de dortoirs suffisamment confortables mais, bien sur, pas de chauffage.  Il ya des couvertures mais il est quand meme temps d’avoir apporte son duvet.

2e jour : feu d’artifice de splendides paysages, montagnes colorees d’ocre, de jaune, de vert – puis surtout, une succession de lacs magnifiques tous differents : celui aux rives jaunes, le lac tout blanc, non pas de sel, mais de borax, un lac extraordinairement vert opaque (a cause d’un composant acide… je ne me souviens plus lequel), premiers flamands qui se nourrissent sur un lac blanc et bleu…   Vers midi, on arrive aux sources thermales.  Tout le monde serre un peu/beaucoup les dents le temps de se mettre en maillot, pour avoir le plaisir de se plonger dans une eau a 37-38 degres !   Apres le repas, cap sur une zone de geysers, enfin, plutot de fumerolles et de trous bouillonnants…
La route nous mene ensuite jusqu’au refuge, qui semble aussi accueillant sous le soleil – puis, une fois nos sacs deposes, on file a toute allure pour le point d’orgue de la journee : la laguna colorada (le lac colore) au soleil couchant.  C’est le choc pour tout le monde : arrives au somment d’une butte, l’on apercoit d’un coup, une large etendue d’eau, rouge fonce sur laquelle evoluent des bandes de flamands roses – qui profitent des dernieres heures plus ou moins chaudes pour se nourir des micro-organismes qui donnent au lac cette couleur tout a fait irrelle.  De retour au refuge, ceux qui avaient rapidement accroche leur maillot et leur essuie au fil dehors pour les faire secher, ont une drole de surprise : le gel est tombe  : le linge est droit comme du carton et bien difficile a separer du fil ! 

3e jour : on sort lentement du parc.  Encore de jolis lacs.  Sur le dernier, les flamands ont decide de ne plus faire attention aux visiteurs – ce qui fait qu’ils se laissent admirer et photographier de tres pres.  La route passe par un paysage desertique, troue, par endroits, de groupes de rochers bizarrement erodes.  C’est le cas du fameux « arbre de pierre », qui figure sur toutes les affiches.  La pause midi se fait dans au creux d’un de ces groupes, avec vue sur l’un des volcans semi-actifs de la region : un pic en forme de pyramide qui crache joyeusement un petit filet de fumee. On est a la frontiere avec le Chili.  Le volcan, c’est pour les chiliens.  Le chemin trace ensuite pour arriver doucettement au salar.  En fait, un premier petit salar, moyennement blanc, se profile d’abord a l’horizon.  De loin, une vision surrealiste : un train qui va au Chili le traverse de part en part.  C’est a la nuit tombante que l’on arrive sur le site.  Installation dans un tres joli hotel tout en sel : les murs, les tables, les tabourets et meme le sol ou l’on marche sur du sel fin.  Moment aussi attendu de tous : ici, il y a possibilite de prendre une douche chaude !  Le bonheur total !  Il fait moins froid que la veille.  Une bonne bouteille de vin agremente un excellent repas prepare par notre cuisiniere.  Voila une soiree toute confortable… mais le lendemain, le lever est prevu a 4h du matin…  Objectif : voir le lever du soleil sur le salar.

4e jour : le moment attendu.  Apres un petit bout de route, les jeeps se retrouvent en plein millieu d’une mer toute blanche.  Le soleil fait naitre quelques petits reliefs et nos ombres absolument gigantesques.  Autour de nous, tout devient blanc a des km a la ronde, et craquele en un nombre infini d’hexagones.  L’entree du parc se fait sur une « ile » – un monticule rocheux, plein d’immenses cactus, duquel on peut prendre toute la mesure de l’immensite du lac sale.  On a bien du mal a se rendre compte que tout ca n’est pas ni du gel ni une mer de nuages, mais bien du sel, sur 6 ou 7m de profondeur.  En dessous : une couche d’eau, qui peut remonter selon la saison, et aussi une couche de lithium qui attire bien des convoitises economiques.
Nous avons droit a un diner dehors sur les tables de sel au pied de l’ile, puis a une petite balade, visant droit le volcan que l’on apercoit sans risque d’erreur, le temps que l’on range les voitures.  D’aucuns s’adonnent au plaisir de se prendre en photo a deux, en cherchant des effets d’optique comiques.  Les voitures, qui finissent par nous rejoindre, nous embarquent pour le volcan.  Celui-ci, situe sur une ile aussi, a le sommet tout tronque et tout jaune-orange.  La balade permet encore d’autres vues sur le salar, puis la visite dans une grotte qui abrite des momies de la periode inca ou peut-etre meme anterieure.
Il est interdit de construire sur le salar.  Mais avant cette mesure, une maison de sel avait vu le jour en plein milieu.  Elle est restee le point de rendez-vous des groupes de visiteurs.  C’est la que nous dinons, avant de prendre la route, d’abord pour un saut a l’endroit ou l’on extrait rellement le sel  (la montagne de sel), ensuite pour la ville de Uyuni, point final du tour.

Chacun reprend alors son parcours.  Pour moi, c’est un trajet de nuit pour La Paz, dont la visite devrait clore mon voyage.

On dirait le sud

Tupiza est une petite ville tout au sud de la Bolivie, pas loin de la frontiere avec le Chili… ou alors est-ce l’Argentine.  J’y debarque apres 7h de bus, avec Claire et Michel, un couple franco-belge qui logeait au meme endroit que moi a Potosi et qui visait les memes projets : trouver une agence sympa pour faire un tour de 4 jours vers et sur le grand lac sale de Uyuni.

Deux options possibles : partir de la ville de Uyuni elle meme – mais c’est froid, peu accueillant et inonde d’agences qui se font concurrence – ou – partir du sud.  C’est un peu plus long mais quel plaisir de decouvrir cette petite ville de campagne, tranquille, logee au milieu de rochers oranges et de « quebradas » (canyons sculptes par l’erosion). 

A moins d’etre tres riche, partir en 4×4 avec une agence necessite un groupe de 4 personnes minimum.  Avec la meme langue, on se reconnait tres vite et nous voila un petit groupe heteroclite de… 8 personnes pretes a partir : francais, belges et un couple de jeunes allemands qui se defendent tres bien en francais.  C’est decide, la compagnie sera francophone.  Deux jeeps avec possibilite de prendre deux personnes en plus.  L’agence et le prix sont decides apres de bien longs conciliabules et prises d’infos.  Depart prevu pour mercredi – soit un jour de plus pour decouvrir Tupiza et ses environs.  C’est dans ces vallees que les legendaires hors-la-loi Butch Cassidy et Sundance Kid, ont fini leurs jours, dans une ultime tentative de cambriolage.  (un film avec Paul Newman et Robert Redford raconte cette histoire.  On en voit des affiches en ville).  A l’instar d’autres membres du tout nouveau groupe, je decide de faire une petite balade a cheval pour decouvrir les lieux : des sauvages canyons decoupes et colores…  Rudement bien fait de s’arreter ici, sans compter qu’il y fait un peu plus chaud et que l’altitude moins elevee permet de mieux respirer.

Apres cette bien agreable respiration, tout le monde se retrouve le lendemain matin pour embarquer dans les vehicules.  Un autre couple se joindra a nous, encore des francais…  Nous allons avoir 4 jours pour faire connaissance.

Bref retour a Potosi

Une petite semaine dans un village au milieu des montagnes, voila clairement une experience du pays toute particuliere. 

 Caiza « D » est blotti au creux des montagnes.  (« D » parce qu’il y a apparemment plusieurs villages qui portent ce nom en Bolivie.  Le pouvoir politique a donc prefere les numeroter.)  Comme un peu partout, l’endroit s’organise autour de la place centrale, bordee d’une petite eglise toute blanche.  Sauf qu’ici, c’est tout petit, pas de circulation, si ce n’est un bus par jour et de tres rares vehicules prives.  Tout est calme, silencieux, puis s’anime soudain lorsque les jeunes vont ou reviennent de l’ecole.  L’ecole (comprendre « primaire ») et le college (comprendre « secondaire ») sont clairement le coeur du village.  Un internat evite aux eleves qui viennent de loin de parcourir des heures a pied pour aller a l’ecole, et garantit ainsi un enseignement suivi.

Le village est aussi un peu plus bas que Potosi et ca se ressent directement question temperature.  Aux alentours, des villages plus petits, voire des hameaux sont dissemines dans les creux des montagnes.  Ils sont tous relies par des routes (parfois des pistes) en terre, mais relativement loin l’un de l’autre, si bien que chacun semble perdu au milieu de nulle part.  D’ailleurs, ils sont souvent desertés ou n’abritent plus que des personnes agees : l’agriculture est tres difficile et peu rentable.  Les adultes partent souvent soit pour travailler dans les mines, soit pour chercher du travail en Argentine proche, ou ils seront mieux payes.  Puis ils reviennent quelques temps dans leur maison avant de repartir.  D’ou aussi l’interet de l’internat pour les enfants.  En plus d’etre isoles, ces villages sont donc souvent fort vides…  et tout autour, le paysage immense, escarpe, couvert de cactus et de plantes epineuses.

Pour aller plus loin dans le pays, il faut revenir a Potosi.  Mais voila, le gouvernement, pour la premiere fois, a decrete ce dimanche, journee du pieton – autrement dit : sans voitures.  Aucun bus ne roule, les rues sont cette fois envahies par les humains !  Me voici « calee » pour une nouvelle journee imprevue a Potosi.  Par contre, des animations musicales se succedent sur la place et pour une fois traverser une rue sans se prendre un gros nuage noir de pollution d’un bus diesel, n’est pas pour deplaire !

Demain lundi, depart pour Tupiza et pour la suite d’un voyage bien varie.  A bientot.

La ville d’argent

Potosi doit son histoire, sa richesse passee, sa celebrite, à ses mines d’argent, l’une des principales sources de la colonisation espagnole.  Une montagne rougeatre en forme de pyramide surplombe la ville qui s’etale en pentes.  C’est la que ca se passe.  La ville, quant a elle, est truffee d’eglises, certaines au portail tout sculpte, beaucoup disposant de collections de peintures anciennes.  Il est aussi tres plaisant de se promener dans les rues etroites, bordees de maisons plutot basses.  Certaines sont de style colonial, portent un balcon en bois.  Le tout dans les couleurs de la montagne (la terre locale sert de pigment pour les couleurs).

Question climat : il fait pas mal chaud la journee.  Le soleil est agressif tant il se donne sans beaucoup de filtres (pas de nuages et tres haute altitude : 4060m).  Des qu’on est dans l’ombre, c’est tout de suite frais.  Quand le soleil s’en va (c’est a dire, comme partout dans le pays, tous les jours a le meme heure, vers 18h15 – 18h30), ca devient franchement froid.

La fete des Ch’utillos en l’honneur de Saint Bartholome,  est l’une des fetes les plus importantes de la ville et reputee dans tout le pays.  Les ecoles, les villages des alentours, les autres villes et meme certains boliviens de l’etranger, viennent presenter des danses et musiques traditionnelles.  Cette annee, la fete se deroulait le vendredi et le samedi.  Mais le dimanche, plusieurs groupes trainaient encore dans la ville avec leur musique et leurs costumes.  Moi, je ne suis arrivee que samedi.  Mais j’ai passe le plus clair de l’apres midi a voir deflier, a la maniere d’un carnaval, un incroyable cortege de groupes en costumes colores et parfois extravagants accompagnes de leur ‘banda’.  Une foule innombrable se passe le long du parcours, sur les bas cotes pentus ou sur des chaises le long de la route, entre les vendeurs de boissons, hamburgers, jouets et ballons, etc.  dans un joyeux charivari bien arrose.

Le dimanche, la ville est devenue toute calme.  Quasi tout est ferme… juste quelques places pour la visite : la maison de la monnaie, ou l’on battait les monnaies d’argent a destination de l’Espagne, puis de la jeune republique bolivienne – le couvent Ste Therese, ou la guide nous raconte comment les jeunes filles riches d’a peine 15 ans, rentraient au couvent des carmelites, pour ne plus jamais en sortir de leur vie.

Aujourd’hui lundi, la ville est rendue a la vie.  C’est en voyant tous ces groupes de jeunes sortant de l’ecole a midi, qu’on se rend compte combien ce pays est jeune.  

A present, route vers la ‘campagne’.  Le village de Caiza est situe a environ 80km au sud.  J’y suis attendue dans un college soutenu par la Belgique depuis des annees et par ma famille en particulier.  Une experience toute particuliere, c’est sur.  Prochain post au prochain acces internet.. qui sait quand…   

Morceau de « Sucre »

Sucre, la ville blanche.  Classee au patrimoine de l’humanite par l’Unesco, la ville attire tous les regards.  Bien plus petite que Cochabamba, elle est aussi reputee la ville la plus sure de Bolivie.  C’est vrai qu’il est tres agreable de s’y promener.  Les façades blanches peintes a la chaux eclatent dans le ciel si pur que le bleu semble parfois irreel.

Que voir a Sucre ?  des eglises et anciens couvents, qui ont parfois d’interessantes collections de peintures ou d’objets de culte datant des 17 ou 18e siecles – quelques jolies places et notamment le fort beau quartier de la Recoleta d’ou on a une splendide vue sur la ville – la ‘casa de la libertad’, ou l’on apprend un peu sur l’histoire de la Bolivie et de la ville en particulier (et ou je rencontre une jeune francaise avec qui je passe une bonne soiree !)  De jolis magasins d’artisanat, un marche, des tas de jeunes qui sortent de l’ecole en uniforme ou qui se ruent dans les points Internet pour jouer.  C’est une ville historique mais pas une ville-musee : les bus et voitures defilent en klaxonnant, les habitants flanent sur les trottoirs (c’est tout a fait le mot car, il n’est pas rare qu’un petit groupe occupe toute la largeur du trottoir en papotant ou en marchant tout lentement.  Ici, tout le monde semble prendre bien bien le temps).

Pour voir un peu de paysage, pourquoi pas un petit trek.  L’agence ‘Condor-trekkers’ est en fait une association sans but lucratif, qui fonctionne avec des guides locaux et des volontaires internationaux.  La majeure partie des benefices revient aux communautes villageoises et a des projets en ville (pour des enfants des rues, par exemple)  C’est en tout cas l’idee et elle me plait !  3 jours entre 2500 et 3500m d’altitude, c’est clair, c’est un peu physique.  La marche traverse des paysages tout a fait etonnants : des falaises parfois decoupees, parfois striees en oblique, temoignant d’un lointain effondrement, des roches toutes structurees de differentes couches colorees – tendance majoritaire : rouge et vert-bleu.  L’on passe aussi par un endroit ou l’on peut voir d’etranges peintures rupestres.  Et bien sur, l’on traverse de petits villages, dont les maisons sont encore souvent en pisé et toits de chaume.

Retour a Sucre en ‘camion’ : il s’agit d’un transport local, un simple camion qui charge un maximum de gens et de paquets dans sa remorque a ciel ouvert.  C’est le debut du week-end, alors il y a plein plein de monde et lorsqu’on pense qu’il n’y a plus de place, le camion s’arrete encore et des personnes poussent tirent et se pietinent pour rentrer.  Je suis debout sans pouvoir bouger mes pieds cales entre des indiennes assises et des paquets, poussee dans le dos par ceux qui sont derriere moi et accrochee comme je peux aux barres metalliques – toute une experience !

Prochaine etape : encore un peu plus haut : Potosi.  Il parait qu’il y fait tres froid…  Par contre, c’est la fete tout le week-end, avec danses et costumes traditionnels… A voir !

Bolivie premiere

Premier contact avec la Bolivie : Santa Cruz de la Sierra.  Pourquoi pas une arrivee a la capitale La Paz ?  D’abord parce que La Paz, aeroport en altitude au milieu des montagnes, necessite des competences particulieres de pilote et donc coute d’office plus cher.  Ensuite, une arrivee par Santa Cruz me permet d’eviter des escales aux States : vu les multiples controles, empreintes, photos prises, formulaires, controles bagages et l’accueil plus que reveche des controleurs etatsuniens, mieux vaut eviter si on ne fait que passer.  Enfin, arriver a basse altitude va laisser tout le temps de s’adapter pour des hauteurs plus impressionnantes (La Paz est a plus de 3000m).

Bref passage donc dans cette grande ville, toute propre et qui se presente a moi sous un visage plutot zen.  L’endroit le plus frequente ?  La place principale ou quantite de gens font comme moi : s’asseoir sur un banc et regarder ce qui se passe autour.  L’endroit n’est pas desagreable, mais il n’y a pas grand chose a faire ni a visiter.  Un cortege d’etudiants fait soudain son entree sur la place, avec force bruit et tambours.  Ils sont repartis en 4 groupes de couleur (rouge, bleu, vert et jaune) et tous deguises selon leur couleur et un theme choisi.  Apparemment, ils fetent l’anniversaire de leur college.  Quel bel enthousiasme et pas une once de gene.
Un peu plus tard, le soir tombe accueille un orchestre de cuivres (il y a surement une quinzaine de trompettes qui jouent toutes en meme temps et presqu’autant de trombones) qui joue des airs latinos populaires.  Il n’y a rien de particulier a faire, mais il se passe de petites choses a gauche ou a droite, sur la place, dans la rue, ou les 4×4 rutilants cotoyent des tacots qui semblent juste sortis de la casse, un peu partout, ou il y a une population fortement indienne, des enfants qui courent les rues, des cireurs de chaussures au travail.

-6h de decalage, ca ne se recupere pas en une fois : difficile de garder les yeux ouverts au dela de 20h…  eveil a 4h du mat !  En tout cas, ce vendredi, ca tombe bien : au programme, quitter la ville le plus tot possible pour s’enfoncer vers l’ouest.  Premier arret : Cochabamba, une petite dizaine d’heures de bus, 2500m d’altitude.  La route prend du temps a grimper, mais le paysage en vaut la peine.  Beaucoup de camions tres charges et donc tres lents.  Le but du jeu est de trouver un espace entre les virages pour les depasser, en croisant les doigts qu’il ne vienne rien en face !  Pour faire passer le temps aux passagers, une petite video : je suis a present incollable sur le catch americain !  Le soleil se couchant tot (vers 18h), c’est mieux de partir tot pour esperer arriver lorsqu’il fait encore clair.  C’est vers 16h que je decouvre une grande ville, bien plus bruyante et pressee par les voitures d’un cote, les vendeurs de toutes sortes de choses, de l’autre.  L’on dit que Cochabamba beneficie du meilleur climat du pays : la temperature ne descend que rarement en dessous de 20 degres.  Je confirme pour ce que j’en vois.  Sur une colline surplombant la ville, il y a un grand Christ tout blanc, comme a Rio.  Il parait meme qu’il est un peu plus grand !  La ville a un intressant musee archeologique, un tres bel ancien couvent que je vais visiter en quittant ce cybercafe, des marches a n’en plus finir, et deux places « a l’espagnole »  cad en carre avec des arbres et des bancs pour flaner. 

Encore une petite journee pour deambuler puis de nouveau un long trajet de bus, cette fois a destination de Sucre et le projet d’une escapade en montagne.  A suivre !