Un petit retour arriere sur les jours precedents…
Je n’aime pas trop quitter un endroit a toute vitesse. Alors, je me laisse quelques heures pour jeter un oeil a la ville de Posadas, ville frontiere avec le Paraguay, mais a part ca, rien de tres particulier a en dire. Des commerces, des gens qui deambulent, qui vont au travail, des enfants qui vont a l’ecole en uniforme, des bus, des voitures, a tiens, une manifestation… pas possible de savoir pourquoi. Devant la banque nationale d’Argentine, il y a une file incroyable qui se prolonge loin sur les trottoirs. Certains sont venus avec un siege pliant. La policiere a qui je demande des explications, me dit que c’est toujours comme ça. Les gens viennent chercher, une paie, une pension, ou effectuer toutes sortes d’operations. S’il y a crise bancaire, il n’y a clairement pas penurie de clients pour la banque argentine.
Un passage sur Internet, puis retour a l’hotel ou, soit dit en passant, le personnel est vraiment tres serviable. Je reprends mes sacs et en route pour l’arret de bus. Il y a deja pas mal de monde qui attend mais aucun bus ne passe. Soudain, mouvement de foule, tout le monde se dirige vers le coin de la rue, juste un peu plus bas : le trajet des bus a ete detourne vu des travaux… fallait deviner.
Environ 1h de bus et celui-ci me depose le long de la grand route. En face, quelques chemins sablonneux… Ca doit etre la, San Ignacio. Vu les chemins, je me dis que le coin est decidement fort reculé. Par chance, j’ai le petit plan que l’on m’avait donne a l’hotel a Posadas. Une fois qu’une bonne ame m’indique enfin le nom de la rue ou je suis, et tout devient plus clair. Quelques « quadras » (rues) plus loin, je tombe nez a nez avec le petit hotel que je visais. Il etait temps : ce n’est pas tres commode avec 2 sacs sur le dos en plein soleil. La ‘grand mere’ qui tient l’hotel est tres tres charmante. D’origine austro-allemande, elle a conserve la pratique de la langue allemande et la transmet a toute sa famille, petits enfants compris – quoique ceux-ci semblent avoir tendance a se montrer un peu refractaires.
Un moment de pause pour laisser passer les heures les plus chaudes de la journees, et je pars a la decouverte du village et des ruines de la mission jesuite. Surprise : plus j’avance vers le centre, et plus je rencontre voitures, routes goudronnees, pour arriver a une place tout ce qui a de plus classique, avec eglise, commerces et meme cybercafe. A mesure que je m’approche des ruines, quelques personnes typees indiens guaranis, vendent un peu d’artisanat. Celui-ci ne me parait pas tres joli, ni du meilleur gout. Dommage. Le long du mur d’enceinte du site archeologique, c’est tout un marche qui s’etale. |
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Le souffle d’une histoire meconnue passe entre ces ruines rougeatres – les restes des habitations des indiens qui vivaient dans la communaute, la grande esplanade presidee par les restes de l’entree de l’eglise. La mission a accueilli quelque 4000 personnes avant d’etre dissoute. Je retourne sur les lieux une fois la nuit tombee : le ticket prevoit une visite nocturne. Avec les lumieres et la musique l’endroit prend des airs magiques, comme l’abbaye de Villers-la-ville un soir de spectacle estival !
De retour vers l’hotel, une derniere surprise : la voix de quelqu’un retentit a tout vent. En fait, il s’agit d’un pretre evangeliste qui fait son show, discours enflamme et tonitruant, ponctue d’alleluias et de chansons enlevees que les fideles sont appeles a reprendre ensemble. Je n’avais jamais vu ca que dans des reportages sur certaines eglises evangelistes etatsuniennes.
Je rentre enfin, accompagne par la voix du precidateur, qui se fait endendre jusqu’ l’autre bout du village.
Petite hesitation le lendemain… mais non, autant aller directement a Puerto Iguazu car le temps passe deja et ce serait bien d’avancer. Les bus longue distance n’ont pas le droit de s’arreter. C’est donc un genre d’omnibus que je dois heler et qui s’arrete dans nombre de villages le long de la riviere qui fait frontiere avec le Paraguay. Celle-ci reste malheureusement invisible jusqu’a l’arrivee a Puerto Iguazu, ou je trouve place dans une sympathique auberge de jeunesse, a deux pas de la gare (precieux pour ne pas devoir trop marcher avec les sacs), avec de la compagnie internationale et une petite piscine agreable.