Enfants de la capitale (2)

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Antananarivo – 22 août 2008.

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Vues de Tana

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… Retour au bercail.  Voici à présent le temps des images, des souvenirs, des partages.  Tout voyage commence souvent par une capitale.  Antananarivo – Tana, de son petit nom – est ponctuée de collines que l’on escalade parfois par de longs escaliers.

De Tana

Voila : dernier message en direct, dernière soirée dans la capitale malgache.  Comme pour me donner un avant goût de Belgique ou pour me laisser partir sans trop de regrets, la pluie s’est invitée aujourd’hui.  Une petite et courte pluie, mais un rappel de ce que l’automne m’attend à présent.  Puis, maintenant que la nuit est tombée, l’averse prend une allure de drache.

Antananarivo est une grande ville, avec flux de personnes et de circulation, mais avec un côté village, à l’image du pays.  Oui, les gens courent un peu plus qu’ailleurs, commercent beaucoup, et sourient un peu moins.  La pollution et le bruit sont plus présents.  Ce n’est pas la plus jolie place du pays.  Mais ça reste amical, proche, à dimension humaine.  On ne peut certes pas en dire autant de toutes les capitales.

Alors, il reste à refaire son sac…  ne pas oublier de garder à portée quelques affaires plus chaudes…  A l’arrivée, il faudra retraverser Paris, puis aller chercher le train pour la Belgique.

Retour à Morondava (2)

(C’est peut-être exagéré de dire que le cafard fait 10cm,  mais bon, avec les antennes ça doit bien faire ça !)

Après un interminable et épique trajet en taxi-brousse, d’abord de jour, dans de fort beaux paysages, puis de nuit, sur la route/piste complètement défoncée, avec arrêts surréalistes, dans le noir, où les villageois vendent de quoi manger à la lueur des bougies et de lampes à pétrole….    la destination finale est Morondava – bord de mer côté ouest.  Une petite chambre dans un hôtel ombragé par des palmiers et une magnifique terrasse le long du bras de mer, qui permet de se reposer du trajet en regardant passer les pirogues et autres bateaux locaux et colorés.
Pourtant, j’ai du travail aujourd’hui : trouver d’autres voyageurs qui accepteraient ma compagnie pour aller visiter les « tsingy ».  Le site, protégé et reconnu par l’Unesco, est un ensemble spectaculaire de pics de calcaire, tellement serrés qu’ils forment une vraie forêt de pierre.  Le hic, c’est que ce n’est pas accessible par taxi-brousse et que c’est loin.  Autrement dit, faut louer les services d’un 4×4 + chauffeur, et ça, c’est hors de prix pour une personne seule.  Me voilà donc, écumant tout ce qui ressemble à un lieu de passage de « vazaha » pour trouver des volontaires…   Plus la journée passe et plus le moral baisse… Ca semble décidément fort difficile.  La plupart des touristes rencontrés achèvent leur tour aux fameux « tsingy » ou ont décidé de faire l’impasse.

Plutôt que de consacrer une nouvelle journée à l’incertitude et à la chasse aux touristes, je décide de reprendre la route et de tenter ma chance plus loin.  A nouveau taxi-brousse… je ne peux décidément plus m’en passer…  Celui-ci est un taxi-brousse de chez taxi-brousse : vieille camionnette Peugeot 404 dans la benne duquel, moi et 23 autres personnes s’entassent pour une piste majoritairement défoncée.  Je m’arrête à mi-chemin pour aller voir la réserve de Kirindy.  Un parc donc une « spécialité » est plusieurs espèces de lémuriens nocturnes.  L’idée est donc de camper la nuit au parc et de repartir le lendemain vers Belo.  Le taxi-brousse me lâche en pleine heure chaude, à l’entrée du chemin qui mène au parc – lequel se trouve à 5km de marche.  Avec le gros sac à dos, un bel exercice !   Mais une nuit dans la forêt, ça vaut amplement la sueur.

Le lendemain, marche dans l’autre sens, chaleur en moins.  Par contre, faut attendre de longues mintues (heures) le passage du taxi-brousse, puis insister lourdement pour qu’il accepte de me prendre, alors qu’il est déjà bien plein.  Mais en se montrant un peu décidée…  C’est parti pour 2h30 de route jusqu’à la rivière, passage en pirogue, un peu de marche à nouveau pour atteindre le village de Belo.  Généralement, ceux qui ont pris un tour organisé pour visiter les tsingy, arrivent ici…  Bof… pas des tonnes de visages pâles…  Quoiqu’il en soit, faudra que je passe la nuit ici.  Au petit hôtel en bas du village, il y a un couple de français attablé avec deux malgaches…  Oui…  C’est mon jour de chance : ils préparent un départ pour les fameux tsingy, ils sont d’accord de m’emener.  Gagné !

J’ai plein de choses à raconter sur cette expérience, le camping le long de la rivière, la balade bien sportive pour se frayer un passage dans la forêt de pierre.  Mais le temps informatique passe bien vite.  Il faut tout noir dehors.  Je suis devenue, comme tout le pays, relativement couche-tôt (faut dire qu’une fois l’extinction des feux, les rues deviennent désertes).  Alors, je m’en vais tenter de trouver un bon plat de gambas grillées fraîchement pêchées et je vous abandonne à la prochaine fois, peut-être de Tana, où alors et quoiqu’il en soit, de Belgique, et avec photos !  Petite pensée à vous, qui me suivez silencieusement.

Retour à Morondava (1)

Morondava.  En direct du bord de mer – une plage gigantesque, un village coupé en trois : le village intérieur, le village des pêcheurs, puis la presqu’île qui accueille les touristes, avec hôtels, bars et autres tours-organisateurs.   (Ah tiens, au moment précis où j’écris, un gros insecte, style cafard de plus de 5-6 cm de long, vient d’apparaître de dessous la table qui porte le PC !)

Le dernier essai pour poster des nouvelles, il y a 4 jours, s’est soldé par une coupure de courant généralisée à toute la ville, en pleine action – ceci pour une bonne partie de la nuit.  J’espère avoir plus de chance aujourd’hui.  Alors, je poste très vite ce message, avant d’en tenter un second à la suite !   A tout de suite, si les dieux de l’informatique me sont favorables !

Retour à Antsirabe

Entre deux très très longs voyages, serrée, comme à l’habitude, sur les banquettes brinqueblantes des taxi-brousse, voici la toute première véritable pause depuis que j’ai quitté la Belgique.  Stop bien nécessaire, car, à vrai dire, après une nuit entière de taxi-brousse, un petit matin à chercher la correspondance à 4h du matin et rebelote pour toute une matinée de trajet, je ne suis plus très fraîche !    Et comme rien n’arrête l’obstination, je m’apprête désormais à 20 heures continues, sur une route, pas toujours très bonne, pour rejoindre un autre coin du pays : cap sur l’ouest et Morondava.  (Chemin qui faudra refaire dans le sens inverse avant de rentrer, car pas question de prendre l’avion – question à la fois de portefeuille et de principe).

Alors pour reprendre le récit où je l’avais abandonné : une journée de train tout à fait inoubliable, à travers de magnifiques paysages.  Le train qui relie Fianar à la côte de l’océan Indien avance très très lentement et fait quelque 17 arrêts (enfin, c’est ce qui dit le guide, car je ne suis pas parvenue à compter jusqu’au bout), dans de minuscules villages où les habitants se précipitent pour vendre toutes sortes de choses délicieuses à manger.  Le paysage pas mal montagneux dans sa première partie, s’aplatit tout doucement vers l’océan.  Dans le train, il y a quasiment tout un wagon rempli de « vazahas ».  A défaut de voyager en permanence avec les malgaches, c’est l’occasion de faire quelques contacts sympathiques.  Si bien que, une fois à l’arrivée, l’on décide de partager à 5, le seul bungalow encore disponible, au Parthenay Club, super joli hôtel, sable, palmiers et bord d’océan que l’on entend en permanence de notre pavillon.  Allez, c’est la journée des extras, ce n’est pas tous les jours qu’on se trouve au bord de l’océan : on s’offre un souper langoustes dont les papilles se souviendront longtemps !

Deux de l’équipe ont décidé de reprendre immédiatement le train de retour, dès le lendemain matin.  Quand à moi, accompagnée de Lydie et de Jérôme, mes deux amis parisiens, nous nous offrons une balade d’une demi journée en pirogue, sur le canal des Pangalanes, creusé, parallèlement à la côte, à l’époque de la colonisation, pour faciliter le transport des marchandises.  Il s’étend sur plusieurs centaines de km et permet aux habitants de plusieurs villages de pêcheurs de circuler eux-aussi.  Visite du village, retour de pêche, dîner des produits de la mer.  Ce serait bien de rester un peu dans le coin pour farnienter…  Mais voilà, le calendrier est sans pitié.  Plus possible de traîner à présent que j’ai décidé de remonter puis d’aller dans l’ouest. Nous reprenons chacun notre chemin dès l’après-midi : moi, pour remonter à Antsirabe, mes amis pour poursuivre vers le sud.

A Antsirabe, je retrouve avec plaisir la chambre d’hôtes où j’avais logé précédemment.  C’est un peu comme si je reprenais le départ pour un nouveau voyage.   Si les dieux de l’informatique le permettent, le message suivant viendra donc de l’ouest.

Un bonjour de Fianarantsoa

Voilà déjà que j’entame ma seconde semaine.  Depuis hier à Fianarantsoa, Fianar pour les intimes et pour ceux qui, comme moi, ont décidément bien du mal avec les noms malgaches.   Par quoi commencer ?   Ca me semble tout aussi difficile que de choisir quoi visiter, tellement il y a de choses.

Après Antsirabe, la ville des pousse-pousse de toutes les couleurs, qui ne se fatiguent jamais d’appeler le Vazaha (traduire : le blanc), à chaque occasion, mon chemin, ou plutôt le traditionnel taxi-brousse m’a alors amené vers le sud, à Ambositra  (prononcer Ambouchtr..  enfin, c’est à peu près ça). 

Faut absolument dire un petit mot sur le seul transport en commun praticable dans le pays : le taxi-brousse.  Visualisez une camionnette dont on aurait vidé tout l’espace intérieur pour y ajouter 3 séries de sièges, bien compacts + un siège rabattable et le plus souvent très branlant, le long du côté droit.  En principe, il y a 3 places par rangées : deux sur la banquette et 1 sur le siège branlant.  Mais bon, il paraît que, depuis la hausse du prix des carburants (à mon humble avis, déjà avant…), il a été autorisé à prendre 4 personnes par rangée, pour éviter de faire monter le prix de la course.  Alors, tout le monde se serre.  Ah oui, j’oublais : les enfants, naturellement, ne comptent pas dans le nombre et il n’est pas rare de voyager en famille (nombreuse).  Record actuel : 23 personnes encaquées comme des sardines en boîte pour plusieurs heures de trajet.  Au dessus, sur le toit, un porte-bagages sur lequel se serrent tout ce que chacun peut transporter.  Et en route pour la destination.  Dernière précision : on ne part pas avant que le taxi-brousse soit plein.  Avec de la chance, on attend quelques minutes.  Avec pas de chance, ça peut faire plusieurs heures. 

Ambositra est connue pour être la ville des artisans, et particulièrement des ébénistes, sculpteurs sur bois (souvent des bois rares comme la palissandre ou le bois de rose), et autres spécialistes de la marqueterie.  En fait, j’ai bien aimé cette ville à la configuration un peu particulière, puisque les deux rues principales parallèles se rejoignent aux deux bouts, pour faire comme un gros bonbon.  Comme partout, tout le monde vend quelque chose.  Un petit tour photographique au milieu des boutiques, me vaut un tas de sourires et un liste d’adresses qui s’allonge.  C’est clair, il y aura du travail au retour, pour envoyer les photos à tous ceux qui n’arrêtent pas de me le demander.  Mon intention était de n’y rester qu’une seule journée, mais le hasard de mon calendrier de balade, m’autorise un changement de plan : le mercredi, c’est le jour de marché à Antoetra, et apparemment le seul jour où ce village est relié par taxi-brousse.  Antoetra, c’est le premier des villages de l’ethnie « zafimaniry », qui vivent au milieu de la brousse, selon un mode de vie resté largement traditionnel.  Alors me voilà partie pour une journée à la campagne, un long trajet sur une piste cahotique au milieu des rizières, pour découvrir ce coin plutôt exceptionnel.  Bon, c’est clair, il savent ce qu’est un touriste.  Mais ça reste passionnant.  Comme je n’ai que la journée, j’opte pour une ballade de 3-4 heures au village suivant, sous la houtelle d’un guide local (obligatoire).  (Il est possible de faire des treks de plusieurs jours)  La région est semée de collines.  Bref, on n’a à peine fini de monter, que l’on redescend et inversément.  En plus du plaisir de marcher dans le paysage, c’est un joli exercice sportif, que bien entendu mon jeune guide et tous les habitants des autres villages qui viennent au marché, effectuent comme une simple promenade du dimanche matin, certains pieds nus, portants de lourds colis sur le tête et en sifflant un air connu !

J’ai quitté Ambositra jeudi, avec un peu de regrets : je n’ai pas beaucoup fait honneur aux artisans… Mais bon…  

Cap donc sur Fianar, la 3e ville du pays.  Ce n’est évidemment pas la même ambiance.  On s’en rend compte immédiatement en sortant du taxi-brousse : déjà une dizaine de personnes nous proposent taxis, transports, hotels, etc, avant même que le véhicule ne se soit immobilisé.  J’ai choisi un petit hôtel renseigné dans le guide, pas loin du marché, et surtout, dans le jardin duquel je peux planter ma tente.  Ca fait sauver quelques « ariaris » = la monnaie locale; comme il fait chaud, ça me permettra de m’assurer que la tente est bien sèche  (si elle est humide, autant ne pas la laisser repliée trop longtemps); puis j’aime bien me retrouver sous la toile.  Hier, ce n’était pas le meilleur jour : une série de choix pas toujours les meilleurs, mais bon, les impérvus, ça fait partie du voyage et ça donne l’occasion de rencontres : ici, en l’occurence, un couple de parisiens bien sympathiques avec lequel j’ai partagé les services d’un guide (mouais), mais aussi une agréable compagnie pour une rapide visite de la ville. 

Question choix : j’avais pensé camper dans le parc proche de Ranomafana et réitérer l’expérience du début de voyage.  Mais je veux aussi prendre le fabuleux train Fianar – Manakara.  Contrairement aux informations du guide, il n’y a pas de départ dimanche, mais seulement samedi ou mardi.  Pas le temps de passer une nuit dans le parc ou en tout cas trop tard pour changer d’avis : ma tente est déjà plantée ici.  On se laisse tenter par la voie de la facilité en prenant un guide, qui nous fait finalement payer plus qu’il ne faut et dont on aurait pu se passer.  Enfin : rien de fondamentalement grave en fin de compte, si ce n’est quelques petites contrariétés.

Alors donc, au moment, où j’écris ce post, je reviens d’une journée dans le parc de Ranomafana, à la végétation relativement proche de ce que j’ai vu plus au nord, mais plus accidenté, balafré d’une jolie rivière et avec d’autres espèces de lémuriens.  L’on en a aperçu 4 différentes espèces le temps de la balade. 

Bon après tout ça, je m’en vais rejoindre mes compagnons de voyage pour un souper bien venu.  A oui : un petit mot sur la nourriture :  l’aliment de base, ici, c’est le riz, que l’on sert à toutes occasion et que l’on cultive abondamment partout.  Il n’y a pas mal de légumes classiques (haricots, oignons, tomates, carottes…  beaucoup de carottes, c’est de manière évidente, le moment de la récole).  Puis, comme viande, l’on sert partout du zébu.  Pas mauvais du tout.   Le zébu, il sert d’ailleurs à tout, à tirer les chariots, à laborer les champs et les rizières, à manger… à faire des fauteuils en cuir…  à distraire les habitants lors de rodéos ou de combats…

Voilàvoilà pour cette fois.   Rendez-vous au prochain cyber.

 

Un bonjour d’Antsirabe

lundi 25 août.  Ca fait maintenant 5 jours que je suis partie.  Dans le cyber près du petit marché à Antsirabe, la connexion Internet patauge.  Hier, j’ai mis une heure pour péniblement arriver à poster 2 emails.  Aujourd’hui ça semble un peu mieux, mais je pense qu’à ce train là, pour les photos, il va falloir attendre mon retour.  Heureusement, ça à l’air de fonctionner pour le texte.  Tentons notre chance !

Alors petit retour arrière pour une arrivée à Antananarivo, en douceur, jeudi dernier.  Patricia, qui sera mon hôte pour cette nuit, est venue me chercher… avec son chauffeur.  Patricia et Mame ont manifestement réussi dans les affaires.  Leurs deux enfants les plus âgés, s’apprêtent à partir aux Etats-Unis pour poursuivre leurs études.  Ils habitent le centre, dans une très belle maison, et accueillent les visiteurs avec beaucoup de gentillesse et la plus grande hospitalité. 

Une longue balade dans le centre ville, me montre, si besoin en était, que le pays entier n’a pas accès au même niveau de vie, loin s’en faut.  Toute la ville semble être un immense marché.  Tout le monde tente de vendre quelque chose, soit dans une échoppe, soit dans un marché identifié, soit sur le bord d’un trottoir.  Un vrai charivari de couleurs, de produits de toutes sortes, de vies disparates.  Beaucoup beaucoup d’enfants aussi.  Il y en a à chaque coin de rue, le plus souvent laissés à eux-mêmes.  Je me laisse dire que les familles sont extrêmement nombreuses.  Les enfants sont souvent considérés comme la richesse de la famille.  Cependant, peu pensent qu’il va falloir faire vivre tout ce monde…  et donc, peu y arrivent…  Les messages pour un planning familial ont bien du mal à passer.

C’est la fin de l’hiver austral à Madagascar.  Ca n’empêche pas un soleil vif durant la journée, mais dès qu’il descend, la température suit invariablement.  Un bon pull est bien utile.  Les malgaches, par contre, semblent avoir adopté la tenue « hiver » toute la journée.  Comment peuvent-ils travailler avec pulls et bonnets sous le soleil de midi ?  C’est un mystère.

Pour la suite : après quelques nouvelles hésitations, je décide finalement d’aller faire un incursion un peu au nord, pour voir le parc d’Andisabe.  C’est le seul endroit où l’on peut observer des « indris » en liberté.  C’est la plus grande espèce de lémuriens : certains atteignent quasi 1m.  C’est aussi une espèce en voie de disparition.  Voilà un parc décidément très utile.  J’avais au départ pensé terminer par là, mais, réflexion faite, il est fort à parier que je m’attarderai trop au sud et que j’aurais pas le temps.  Alors, allons-y tout de suite.

Premier baptème du feu : le taxi-brousse.  Fort gentiment, Mame me conduit au dépôt des taxi-brousse.  L’expérience taxi, ce sera pour plus tard.  En fait, pas de quoi se plaindre.  Le trajet n’est que d’environ 3h et les routes, plutôt bonnes.  On est bien un peu serrés (on doit se trouver une quizaine dans la camionnette), mais c’est tout à fait correct.  Par contre, une fois que l’on quitte les environs de Tana, ce sont des averses incessantes.  En quittant Neufvilles, j’avais été obligée, un peu de mauvaise humeur, d’emporter mon imper pour cause de pluie.  Maintenant je bénis ce coup du sort !   Le taxi-brousse me lâche à l’embranchement qui mène au parc, à environ 1km1/2.  Sac carapaçonné et imper attaché, me voilà sur la route goudronnée, forêt à gauche, forêt à droite, jusqu’à la première indication « camping ».  A oui, j’oubliais, après maintes hésitations, j’ai finalement pris la décision d’emporter ma tente.  Elle va immédiatement servir.  En face du parc officiel, il y a une réserve privée associative : une association locale pour le développement d’Andasibe développe quelques tours guidés dans la forêt et tient quelques emplacement pour des tentes.  Voilà qui fera parfaitement mon affaire.  Bon, il n’y a pas grand monde qui fait comme moi, mais planter sa tente quasi au milieu de la forêt, voilà qui est plus qu’engageant, d’autant que les emplacements sont protégés par un toit pointu : ma tente sera sèche lorsque je devrai partir.  Que demander de plus ?

Alors voilà la tente plantée, les averses se poursuivant, une balade guidée de nuit réservée, et les pieds qui ont furieusement envie de découvrir le village, 2km30 plus loin.  Chaque rencontre ponctuée d’un « bonjour », la route mène tout droit à la gare ferrovière abandonnée…  entourée de maisons de briques rouges ou de bois, où les familles tentent de se faire une petite place.   Chacun semble se promener… le temps est au ralenti…  Le village à un goût de « milieu de nulle part », simple et accueillant.  Toujours des enfants partout…  Mon appareil photo est très content.

Hum.  Il faut impérativement manger un petit quelque chose : lorsque je serai rentrée au camping, il n’y aura plus rien et la nuit tombe à 18h.  C’est aussi l’heure du rendez-vous pour la balade de nuit.  Un couple de hollandais est aussi de la partie.  Nous voilà dans le noir, au milieu de la forêt humide, avec nos guides qui ont un oeil plus que perçant pour nous montrer des minuscules grenouilles aux pattes en ventouses, des minis caméléons de quelques centimères à peine, un étrange animal qui s’installe le long d’une branche et en prend la forme et la couleur.  Il s’y fond tellement qu’on arrive à peine à voir ses yeux, en fait, qu’on arrive à peine à les voir tout court.  Un gros caméléon est figé dans son arbustre, la queue toute enroulée.  Pourtant, pas trace de lémuriens.  Il n’y a pas d’avance : c’est la nature qui décide.  Notre chemin rejoint finalement la route, mais en scrutant les bas côtés, subitement, quelque chose bouge à toute vitesse dans la végétation : c’en est un, de lémurien, une espèce assez petite et exclusivement nocturne.  Enfin, pour clôturer cette belle journée, deux paires d’yeux brillent en haut d’un arbre juste en face de l’endroit où je campe : les lampes de poches des guides ont vite fait de rendre visible deux petits lémuriens gris à la longue queue, qui mangent tranquillement.   Demain, une visite diurne est au programme, voir les fameux indris, puis j’ai décidé de retourner au village, qui m’est décidément fort sympathique.  Quand à dimanche : l’idée est de redescendre sur Tana, puis prendre immédiatement le chemin du sud : Antsirabe.  C’est là, à cette ville carrefour, qu’il faudra définitivement choisir si je descend un peu plus vers la classique route du sud, ou si je choisis la traversée vers l’ouest.  Il semble bien difficile de faire une boucle, vu l’état déplorable des routes intérieures et surtout côtières.  Suite au prochai
n cyber…