Depart de Uyuni 20h (dans un froid glacial) – arrivee a la capitale 6h30 : le plan ideal.
Tout qui est alle a La Paz le dit : l’arrivee est des plus spectaculaires… et je confirme ! Le point le plus extraordinaire de cette ville est sa situation geographique. Blottie dans une grande cuvette au milieu des montagnes et des pics enneiges, les habitations ont pris d’assaut tout ce qui etait construisible – ce qui fait du haut, une etendue immense d’edifices bruns rouge – un peu comme un immense jeu de construction – qui devale des flancs jusqu’en bas. D’ailleurs, La Paz est, parait-il la seule ville au monde ou les plus riches habitent en-dessous et les plus pauvres, au dessus – ce qui a une cruelle logique : en haut, c’est la ou il fait significativement plus froid.
Je suis bien contente du logement trouve : c’est en dortoir, mais il n’y a pas trop de monde, puis surtout, c’est tout beau tout propre. La maison, a la fois tout pres du centre et de la gare des bus, arbore des murs orange clair et des fenetres bleues. Avec le petit jardin et les fleurs, ca lui donne un cote sud mediterranneen !
A part, ca… bien… c’est une grande ville qui aspire a la modernite (magasins, habillement), meme si l’on rencontre beaucoup de « chollitas » – comprendre : indiennes de villes, qui s’habillent de maniere traditionnelle. Celles de La Paz portent un chapeau melon tout rond dont on se demande bien comment il tient sur leur tete, vu qu’il y est simplement pose. Je suis arrivee un dimanche. Il y a une « feria » sur le passage le plus « in » de la ville, baptise « Le Prado ». La rue est fermee aux vehicules et s’y sont installes des stands de toutes sortes : artisanat, produits naturels, boire et manger, stands de sensibilisation type « Croix Rouge ». Je repere meme un stand de figurines de jeux videos et un autre d’une certaine association bolivienne d’origami (art japonais du pliage de papier). Mais le plus particulier, c’est des jeux pour jeunes ou enfants organises a meme le trottoir : les cordes a sauter font le bonheur des jeunes – les petits s’occupent a des jeux de constructions etales sur de grandes baches – il y a aussi des courses en sac, des lances d’anneaux,… + des plus traditionnelles chateaux gonflables.
Ce qui me parait particulier aussi, c’est que la fete se monte a peine alors qu’il est deja 10h de matin et surtout qu’a partir de 14h, les stands remballent deja. Je comptais faire un tour et y revenir. Trop tard !
Impression generale de la ville : une circulation folle (mais surtout des bus, minibus et taxis), produisant a chaque poussee de gaz, d’affreux nuages de pollution mal odorante. Des quartiers forts distints :
le Prado et les quartiers qui le suivent, c’est clairement l’endroit des riches.
Les ruelles derriere le couvent San Francisco, c’est le ghetto du tourisme (un deluge de boutiques d’artisanat, d’agendes de voyages + quelques hotels) C’est dans ce coin que se loge le « marche aux sorcieres » : des petits commerces qui vendent des talismans, remedes et offrandes en tout genre (dont les fameux foetus de lama – senses etre offerts a la Pachamama lorsque l’on construit sa maison, notamment) + quelques personnes qui lisent l’avenir dans les feuilles de coca.
Moi, j’aime bien le quartier autour de la cathedrale et la place tapissee de pigeons qui la borde. C’est un quartier un peu plus calme ou les gens prennent le temps de flaner.
Il y a aussi le marche – avec toute son animation
Puis bien sur « El Alto » – terme qui designe les quartiers tout en haut – tres pauvres et, il faut dire, epuisant d’acces, tant ca monte.
Lundi, je fais la route pour Tiwanaku : bien que les ruines ne soient pas tres spectaculaires, c’est un site archeologique de toute premiere importance dans l’histoire precolombienne – l’endroit etait la capitale d’une culture pre-incaique qui s’est etendue sur un tres large territoire en Bolivie et au Perou, en influencant culturellement et techniquement les civilications qui l’ont suivi – dont les Incas eux-memes. Dans le village, il y a aussi une fete. Je fais un petit tour apres avoir visite le site et me fait aussitot inviter dans la cour d’une maison, ou jouent successivement deux bandas, autour d’une famille et de ses invites, qui dansent un peu pour l’occasion et boivent beaucoup. L’on n’arrete d’ailleurs pas de m’offir de la biere.. il me faut trouver un pretexte pour m’eloigner avant d’etre saoule !
Le bus pour aller a Tiwanaky se prend pres du cimetiere. Voila encore un endroit tout particulier. Selon le guide, une fois decedees les personnes sont enterrees dans un cercueil comme chez nous, mais elles sont deterrees plusieurs annes apres, pour etre incinerees puis loger dans des petites cases que la famille decore abondemment de fleurs, photos, objets miniatures. En me promenant dans les allees, je ne peux m’empecher de penser que les gens ont vecu dans des petites boites sur le flanc de la montagne… et finissent de la meme facon, empiles les uns sur les autres…
Mardi : je fais le tour des musees. Il y en a pas mal d’interessants, avec surtout des collections coloniales (peintures, mobilier,…) Mais, a vrai dire, pas mal agences du tout. Le soir, j’ai rendez-vous avec une « couchsurfeuse » de La Paz et l’on se rend dans un resto du quartier plus riche, pour un excellent repas et un air de salsa.
Mercredi : je me perds sur le marche. Mais avant, il faut au moins attendre 10h. Decidement, les boliviens ne sont pas du tout matinaux. J’en profite pour visiter le musee du couvent San Francisco. Le marche, lui, est tres pittoresque mais malheureusement, les gens sont tres refractaires a se laisser prendre en photo. Je finis par ranger l’appareil et simplement regarder. Il me faut cependant rentrer a l’hotel a midi pour le check out. Aujourd’hui, c’est le retour sur Santa Cruz (17h de bus-lit) pour mon utlime journee bolivienne.